Après une première mi-temps en demi-teinte, les hommes de Garrido se sont rachetés après la pause, rattrapant leur retard avant de signer le but de la victoire dans le temps additionnel.
C’est une Etoile à deux visages dont nous avons vu se dérouler le jeu, samedi soir, sur la pelouse d’Al Hilal Stadium. Un visage terne durant la première demi-heure du jeu et une étoile étincelante, le reste du temps.
C’est que non seulement les Etoilés sont revenus dans le match, mais ils ont également fini par gagner et ramener trois points précieux du Soudan.
Le premier visage montré par les Etoilés était donc terne. Des joueurs sans repères qui ne savaient pas quoi faire sur le terrain face à un adversaire bien en jambes et fortement soutenu par son public. Al-Hilal a mis juste une demi-heure pour prendre l’ascendant. Walid Bakhet Hamid a profité de la désorientation des défenseurs étoilés pour ouvrir la marque d’un tir puissant et cadré (30’).
Un but qui a poussé le gardien étoilé, Makrem Bdiri, à se remettre en question, lui qui s’est trouvé récemment premier gardien de l’équipe après la petite prestation d’Achref Krir face au même adversaire lors de la journée précédente de la phase des groupes à Radès.
Le but encaissé par Bdiri l’a complètement métamorphosé. Par ailleurs, le gardien étoilé a sorti plutôt un grand match en s’interposant par la suite à au moins trois occasions soudanaises favorables.
Et il n’y a pas que Bdiri qui a été déterminant dans la victoire de l’ESS samedi. Maher Hannachi a permis à ses coéquipiers de revenir dans le match en poussant Behaldin à marquer contre son camp (35’), soit cinq minutes seulement après l’ouverture du score par son camarade Hamid.
Et même s’il n’a pas marqué de but, Souleymane Coulibaly s’est distingué comme lors de sa première sortie, une semaine plus tôt, par sa vivacité. En somme, tous les joueurs étoilés ont livré une bonne prestation pendant une heure de jeu. La première demi-heure est tout simplement à oublier.
L’empreinte de Garrido
Les spécialistes du football ont tendance à dire que la deuxième mi-temps est celle des entraîneurs. Juan Carlos Garrido l’a confirmé samedi soir à Oumdorman. Il a d’abord cherché la fraîcheur en incorporant Wajdi Kechrida à la mi-temps en remplacement de Maher Hannachi avec la consigne de faire des montées régulières.
Et comme le but tant souhaité de la victoire tardait à venir, le technicien espagnol n’a pas hésité à faire entrer un attaquant, Darwin Gonzàlez, à la place d’un défenseur, Mohamed Konaté.
Les risques pris par Garrido se sont avérés payants puisque deux minutes à peine après l’entrée de Gonzàlez, l’attaque étoilée, renforcée en deuxième mi-temps, a trouvé la faille par le biais d’Iheb Msakni qui doubla la mise à la 71’.
Les Etoilés auraient pu se contenter de faire match nul à Oumdorman, ce qui aurait été un résultat positif en soi, mais en fin connaisseur de l’Afrique, Juan Carlos Garrido savait qu’une victoire lui permettrait de prendre le large et de mettre un pied en quart de finale.
Le technicien étoilé savait au fait qu’il fallait mieux faire encore un petit effort samedi que de tout remettre aux deux journées restantes de la phase des groupes d’autant que lui et ses joueurs auraient pu régler le problème de la qualification au quart de finale de la C1 africaine dès la 3e journée disputée à Radès et ponctuée par une défaite face au même adversaire, Al-Hilal du Soudan.
Samedi soir, le technicien étoilé s’est racheté donc une conduite après la défaite désolante concédée lors de la journée précédente à Radès. Garrido a démontré à Oumdorman qu’il demeure, en dépit des dernières déconvenues aussi bien en championnat qu’en Ligue des champions, un entraîneur expérimenté qui sait relever la tête au plus vite et éviter de sombrer dans une crise de résultats.
Garrido sait également qu’il a été recruté par les dirigeants étoilés essentiellement parce qu’il connaît très bien le football africain. En effet, Juan Carlos Garrido n’est pas un novice en Afrique. Sa première expérience africaine fut à la tête de l’équipe d’Al Ahly du Caire qu’il dirigea durant la saison 2014/2015 et avec laquelle il a remporté la Coupe de la CAF. Il sera de retour sur le continent africain en juin 2017 où il prendra les destinées du Raja de Casablanca. Pour son deuxième passage sur le continent africain, le technicien espagnol remporta également la Coupe de la CAF. Samedi dernier, Garrido a prouvé qu’il est à la hauteur des attentes. Un entraîneur qui sait prendre des risques et de jouer le tout pour le tout sans concéder des espaces en défense.
Bref, Garrido a fait les choix qu’il fallait, ses joueurs se sont montrés déterminés et appliqués tactiquement et le résultat final était conforme aux choix et aux efforts fournis. Une belle victoire remportée du Soudan qui permettra aux Etoilés d’aborder le reste de leur parcours en retrouvant une sérénité qui leur a fait défaut ces derniers temps.